Identité visuelle

24 Nov 2025

Le design influence l’appétit : c’est prouvé

Notre cerveau commence à manger avant même que nous ouvrions la bouche. Les couleurs, les textures et la mise en scène visuelle influencent fortement la perception gustative et le déclenchement de l’envie.

Le visuel active les zones cérébrales du plaisir avant même la mastication.  Source : Alimentarium – Alimentation et design

Cette réalité est exploitée par les marques alimentaires depuis des décennies, que ce soit en packaging, en publicité ou en photographie culinaire.

6 codes visuels qui ouvrent l’appétit

1. Couleurs chaudes = activation physiologique

Rouge, orange, jaune… Ces couleurs sont associées à la chaleur, à l’énergie et à la faim.
Elles stimulent l’appétit et attirent immédiatement l’œil.

Comparaison visuelle entre un plat chaud et un plat froid pour illustrer l’impact de la température sur l’appétit et la perception produit.

Utilisation : McDonald’s, Lay’s, Burger King. Source : Futura Sciences – L’effet des couleurs

2.La typographie a un goût (L'effet Bouba/Kiki)

On pense souvent que la typographie ne sert qu'à lire le nom du produit. C'est faux. Le cerveau analyse la forme des lettres pour anticiper une texture et une saveur en bouche. C'est ce qu'on appelle l'effet "Bouba/Kiki" en psychologie cognitive.

Une typographie ronde, épaisse et curviligne (type "Bouba") envoie un signal de douceur, de gras et de sucre. Elle active la zone de récompense et de confort. À l'inverse, une typographie anguleuse, fine ou pointue (type "Kiki") évoque l'acidité, le piquant, le croquant ou la légèreté.

L'erreur classique ? Vendre une sauce ultra-piquante avec une police "bulle", ou un dessert onctueux avec des lettres à empattements tranchants. Cette dissonance cognitive crée de la méfiance chez le consommateur : l'œil dit une chose, le cerveau en attend une autre.

Packaging de sauces avec typographies contrastées pour illustrer l’effet Bouba/Kiki : perception visuelle associée à un goût sucré ou piquant selon la forme des lettres.

3. Brillance, humidité = perception de fraîcheur

Les aliments brillants ou “mouillés” semblent plus frais, plus riches, plus savoureux.

Exemple : le gras qui reluit sur une pizza, un fruit couvert de gouttelettes. Source : Pourquoi Docteur – Images de nourriture et appétit

4. Composition “food porn” = excitation visuelle

Plongée serrée, couleurs saturées, flou arrière : ce format crée une proximité et déclenche une réponse émotionnelle immédiate.

Popularisé sur Instagram et TikTok, ce style génère un engagement élevé, même sans faim réelle. Source : Wikipedia – Pornographie alimentaire

5. Imperfection maîtrisée = naturel et plaisir coupable

Des miettes, une coulure, un aspect imparfait mais vivant = réalisme sensoriel + effet “fait maison”.

Exemples : fromage qui coule, chocolat qui fond, doigts dans le cadre
Données : +27 % d’intention d’achat sur visuels “faits maison” (cf. tests A/B e-commerce)

6. Références culturelles = mémoire gustative

Certains éléments visuels (bol vapeur, bois rustique, baguette) activent une mémoire collective → le cerveau anticipe la saveur.

Exemple : packaging de raviolis vapeur = chaleur, douceur, authenticité. Source : Signata – Le figuratif de l’alimentation

Chiffres clés à retenir

Élément visuel Impact estimé sur l’envie de consommer
Couleur chaude +40 % d’attention et d’appétit
Texture visible (gras, croustillant) +31 % de clics publicitaires
Présentation maison +27 % d’intention d’achat
Photo floue / neutre –35 % d’engagement

Le design ne fait pas tout

Un bon visuel :

- stimule la faim
- renforce la crédibilité produit
- crée un lien émotionnel

Mais il ne compense pas :

- un goût moyen
- un prix mal positionné
- une expérience client faible

Le design n’est pas décoratif. Il est sensoriel et stratégique.

Le packaging est votre première étiquette de prix

Avant même de regarder le tarif, le client a déjà décidé combien il est prêt à payer pour un produit, uniquement en scannant son emballage. Le design ne sert pas juste à "faire joli", il sert à ancrer une valeur perçue.

L'échelle de valeur est codifiée :

  • Niveau fonctionnel : Transparence totale, plastique souple, saturation d'informations. Le message est "Pas cher, commodité".
  • Niveau intermédiaire : Matériaux plus rigides, structuration de l'information, apparition de la couleur identitaire. Le message est "Qualité, fiabilité".
  • Niveau Premium : Matériaux opaques ou lourds (verre, carton épais), finitions (vernis, embossage) et surtout, l'usage du vide. Le luxe se définit par l'espace qu'on accepte de ne pas remplir.

Un produit artisanal d'exception emballé dans un sachet plastique "discount" ne se vendra jamais à sa juste valeur. Le design est le levier qui permet de justifier la marge.

Comparatif visuel montrant comment le design du packaging influence la valeur perçue : faible pour un pain sous plastique, intermédiaire pour une bouteille de sauce design, élevée pour une boîte cosmétique haut de gamme.

5 questions pour tester ton visuel food

✔️ Est-ce que l’image évoque une texture identifiable ?

✔️ Le visuel donne-t-il envie sans faim réelle ?

✔️ Le cadrage rend-il l’aliment “proche” ?

✔️ Les couleurs sont-elles en lien avec l’effet recherché ?

✔️ Le style est-il adapté à la culture du public cible ?

Valide tes choix visuels avec de vraies données

Avant de shooter ou de briefer un designer :

Vérifie ce que les gens recherchent vraiment dans ton segment food.

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Dégradé abstrait de verts avec des formes floues ondulées.
Icônes colorées d’applications graphiques et d’outils numériques disposées en deux rangées ondulées sur fond transparent.

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